Juillet 2019, par André Mayens

L’OMS/PMS a une structure de données réduite et optimisée, tournée vers le temps réel.

Les OMS (Order Management System), sont des systèmes qui permettent de diriger les différents ordres d’achat et de vente du gérant vers le marché, afin qu’ils soient exécutés, et suivis. Très souvent, ces OMS sont couplés avec des PMS (Position Management System), qui sont des outils de tenue de positions.
La tenue de positions n’est ni plus ni moins que de la gestion de stock. Elle permet de répondre notamment aux questions suivantes :

  • Combien le client X a de titres Y ?
  • Quel est le prix de revient de cette position (attention à la méthodologie appliquée FIFO ou PRMP) ?
  • Quelle est la plus ou moins-value réalisée sur cette vente ?
  • Quelle est la valorisation globale de ce titre dans le portefeuille du client ?
  • Quel poids représente-t-il dans l’ensemble du portefeuille du client ?

Très souvent, et essentiellement dans la gestion sous mandat, est venue se greffer sur ces systèmes, toute la partie réglementaire de la « connaissance du client » et du « KYC ».

Ces outils sont donc orientés « temps réel », « gestion de positions », « connaissance clientèle » et répondent aux attentes.

Les données extérieures concernant les titres historiquement ou actuellement détenus sont principalement les caractéristiques (type, fiscalité, devise, …) alors que les cours d’évaluation ne sont historisés que durant la détention du titre dans l’un des portefeuilles de la société.

Quelquefois, et bien que cela nécessite des données beaucoup plus importantes, ces OMS/PMS sont capables de calculer et fournir d’autres éléments tels que des calculs de contribution à la performance en absolu ou d’attribution (en référence à un indice de marché pour peu que la société puisse en fournir la composition). Dans les faits, les logiciels externes les proposent ce qui n’est pas souvent le cas pour des développements en interne.
De même, les calculs « ex post », c’est-à-dire, sur la valeur liquidative, sont réalisés, comme la volatilité, la Var et d’autres ratios de performance.
La force de ces systèmes réside en leur capacité à cumuler de la donnée « stock », à pouvoir travailler « en temps réel », à pouvoir ainsi réaliser des « simulations », ainsi qu’à suivre la piste d’audit impérative dans le parcours de connaissance client.

Les outils de calcul de risque nécessitent plus de capacité de calcul et de données historiques (réelles ou simulées).

Les outils ou services de calculs de risque de marché sont totalement différents et ne répondent donc pas aux mêmes exigences.

En effet, ces outils sont faits pour travailler sur le portefeuille et non son historique. En revanche, l’historique (existant ou à simuler), de l’ensemble des positions détenues au jour de calcul doivent être disponibles ou générées le plus rapidement possible (Lors d’une acquisition de titre sortant de l’univers historique).

L’ensemble des indicateurs de risques, de type Volatilité « ex ante », Var au sens de la directive 2014-06 doivent être calculés d’après la composition du portefeuille et non l’historique de la valeur liquidative.

De même, la mesure des risques Financiers, telle que définie dans la position-recommandation 2014-06 de l’AMF, est réalisée avec des outils de type « gestion des risques de marchés ».

Les OMS/PMS n’ont donc pas vocation à répondre aux besoins des sociétés de gestion en termes d’outils de risque de marché.

Ce sont les raisons ci-dessus, qui poussent les solutions « OMS-PMS », vers des accords avec les solutions « Risques de marché », car il n’existe pas de solutions « faisant tout ». Ce n’est pas le même côté du cerveau qui fonctionne !
Il convient donc, à coté ou « derrière », si l’on veut faire une représentation schématique, des outils OMS/PMS, d’y adjoindre un outil de « calcul de risque de marché ».

Or, la mise en œuvre des outils de calcul de risque de marché est en général longue et couteuse, non seulement en termes d’acquisition de licence (ou de temps de développement en interne), mais aussi en « Datas » qui se doivent d’être le plus « propres » possibles afin d’éviter le
« garbage in, garbage out ».

La solution est de passer par la mutualisation.

La solution afin d’amoindrir ce coût est de faire appel, à l’instar de ce qui se pratique au Luxembourg, à un service externe de calcul des indicateurs de risque ; l’analyse, la relation avec la Direction Générale et la gestion restent de la responsabilité du Risk management.

Cette solution permet une mutualisation très importante de la « donnée », et par la même, induit une forte réduction de coût « all included ». Elle permet de s’adapter et répond aux besoins des asset manager, en fournissant non seulement un outil de calcul des risques mais aussi une solution complète impliquant moteur de calculs, base de données, personnalisation des reportings ainsi digitalisation, le tout à un prix très compétitif. D’ailleurs, des OMS/PMS comme Luulen ou Hedgeguard ont déjà fait le pas et signé un partenariat dans ce sens.

Elle permet aussi de répondre à la problématique de l’analyse des différentes contributions à la performance, ainsi qu’à l’attribution de performance, en complément éventuel de ce qui peut être réalisé par l’OMS/PMS.

De ce fait, elle permet aux petites et moyennes sociétés de gestion, de se doter de moyens pratiquement identiques aux grandes, sans en avoir les coûts, et de pouvoir répondre à des appels d’offre où ces calculs et reportings sont indispensables.