Par Cyrille Lachèvre, publié dans L’Opinion.

La France compte pratiquement 600 sociétés de gestion, gérant 11 000 fonds de placement. Des économies d’échelle sont toujours bienvenue dans les fonctions support.

C’est une offre particulièrement originale qui débarque dans le monde feutré de la gestion d’actifs. Bee AM («la ruche» en français), lancée officiellement le 1er juillet, se définit comme une société de service à destination des sociétés de gestion. Concrètement, elle propose aux sociétés d’asset management d’assurer pour ces dernières les fonctions de back/middle office, de dépositaire, de contrôleur des risques, de conseil juridique ou encore de communication…

Autant de fonctions support qui représentent souvent un coût élevé pour les petites structures de ges- tion d’actifs, particulièrement nombreuses en France (plus de 600) et de tailles très diverses. Bee AM proposera de mutualiser certaines activités en son sein, ce qui lui permettra d’offrir des tarifs avanta- geux. En d’autres termes, c’est le concept de place de marché appliquée aux sociétés intervenant…sur les marchés financiers !

Les trois cofondateurs de Bee AM affichent une longue expérience au sein des fonctions support de so- ciétés de gestion. A l’origine du projet on retrouve notamment Jérôme Coirier, ex-secrétaire général de la Française des Placements (LFP) qui a piloté la fusion avec UFG, ayant donné naissance à la Française. C’est en développant également le leader français des incubateurs de société de gestion, NExT AM, que Jérôme Coirier a eu l’idée de créer une société de service destinée aux asset managers. «La lo- gique de plateforme est très utile pour les sociétés de gestion naissantes et on se rend compte que s’il existe une forte compétition entre ces sociétés en matière de placement et de commercialisation de fonds, elles sont en revanche disposées à partager davantage les fonctions support», détaille Jérôme Coirier.

Agé de 49 ans, ce dernier se définit volontiers comme «un entrepreneur dans le monde de la finance». Une nuance importante, pour ce fils d’industriel à succès : son père, Yves Coirier a repris en 1975 le groupe Poujoulat et l’a transformé en leader européen des conduits d’évacuation de cheminées. Un groupe resté dans la famille, aujourd’hui géré par le frère de Jérôme Coirier qui en est administrateur.