Paris, le 26 Janvier 2017

Face aux enjeux grandissants liés à la digitalisation, l’AFG publie un guide sur « la transformation digitale des sociétés de gestion en ‘SGP 3.0′ ». Ce guide AFG a pour ambition de faire prendre conscience aux acteurs de l’industrie de la gestion d’actifs des opportunités créées par le numérique, d’apporter des éléments de compréhension des technologies, et de leurs applications.

Membre du groupe de travail SGP 3.0, BeeAM a contribué aux travaux menés par l’AFG. Nous proposons quelques extraits du guide AFG, ce dernier est disponible dans son intégralité ICI.

Comment les SGP se réapproprient la connaissance client ?

À travers le suivi du passif

Les SGP n’ont pas demandé à leurs distributeurs, en contrepartie des rétrocessions de frais de gestion, les moyens nécessaires à leur connaissance client : « pourquoi X a souscrit dans mon fonds, pourquoi Y est sorti brutalement, quel est le profil type de l’investisseur de mon fonds ? ». De plus, le peu de connaissance client que les SGP peuvent acquérir via l’identification des ordres de souscription  / rachat a été délégué à leurs prestataires centralisateurs. La connaissance client passe donc par la connaissance de qui sont les investisseurs dans les fonds, à savoir la connaissance du passif. »

À travers des outils digitaux

La mutualisation des moyens au sein d’un collectif de professionnels de la gestion d’actifs est clé. Notamment les aspects clients sont à travailler en consortium si l’on veut rompre avec l’emprise du client bancarisé. Après avoir laissé échapper le coche de la connaissance client au profit des distributeurs, les SGP ont une belle occasion de reprendre la main en mettant en place des outils digitaux d’expérience client (« user experience »). Cette opportunité pourrait être saisie pour financer une plateforme commune de souscriptions / rachats, via les nouvelles technologies, captant l’expérience client. »

À travers la révolution Blockchain

Depuis une vingtaine d’années, les SGP ont délégué voire abandonné les projets d’infrastructure (pas de référentiel de place, outsourcing des Middle-Office voire de l’informatique…). A contrario, les banques qui ont déjà beaucoup investi dans les infrastructures règlement/livraison et tenue de compte, investissent déjà en R&D sur l’intérêt de l’utilisation de la Blockchain :

  • elles se sentent menacées sur l’existence même de la notion de « tiers de confiance » ;
  • la Blockchain représente une source d’économie de fonctionnement s’il permet de se passer des chambres de compensation et des systèmes de règlement livraisons actuels et futures.

Quelle forme de projet collectif peut-on imaginer pour que les SGP et leurs clients tirent le meilleur parti de la Blockchain ? Si la profession ne le fait pas, d’autres le feront… Les établissements étrangers ou investisseurs, surtout dans les pays moins sophistiqués en règlement livraison / tenue de compte auront tout intérêt à développer directement une stratégie Blockchain…

La transformation digitale est déjà en marche, quels chemins pour les SGP ?

La mutualisation

Du côté des sociétés de gestion, l’idée de mutualisation fait son chemin mais nous sommes encore assez loin des modèles américains de « multi-boutiques » que l’on peut observer chez AMG ou Pacific Current Group. Ces structures qui partagent un corps identique jusqu’à des fonctions de commercialisation, sous des marques différentes, ont beaucoup à nous apprendre sur le fameux « chasser ensemble ». Le modèle de Third Party Marketer (TPM) a en effet du mal à s’implanter en France sans doute pour des raisons d’incompréhension des enjeux. […] L’évolution passera aussi par la mutualisation de certaines fonctions support (notamment en ce qui concerne les petits acteurs pour lesquels les charges réglementaires, de trading ou de contrôle constituent des charges problématiques). »